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ENSEMBLE 2016/9 —– Dossier
Cela fera bientôt quarante ans que les
membres de la communauté Don Camillo
partagent leur quotidien et leur foi.
La communauté est basée principalement
à Montmirail dans le canton de Neuchâtel.
Plusieurs membres ont élargi l’expérience
dans différents endroits, de Berne à Berlin.
Par Nicolas Meyer
C’est pour rendre hommage au personnage des
romans de Guareschi, incarné au cinéma par Fer-
nandel dans une série de films universellement
connus, que la Communauté Don Camillo a choi-
si son nom. Une manière de souligner la relation
franche et directe que celui entretenait avec Jésus
dans des séquences inoubliables où le crucifié ré-
pond patiemment à ses questions qu’il commente
souvent avec humour. Une volonté de concrétiser
ce dialogue avec les Evangiles qui a débuté à la
fin des années septante où une poignée d’hommes
et de femmes de confession protestante ont déci-
dé de vivre selon la tradition monastique. L’expé-
rience a débuté à Bâle lors d’une rencontre de
groupes musicaux chrétiens. Plusieurs partici-
pants ont décidé de partager une location, de
mettre en commun leurs revenus et de se rencon-
trer régulièrement pour des temps de prière.
Rapidement ils se sont attachés à la paroisse de
Saint-Thomas. Après une dizaine d’années, le pro-
jet de pouvoir accueillir des hôtes germe dans
leurs esprits. Leur choix se tourne vers Montmirail
à Thielle-Wavre, dans le canton de Neuchâtel. Un
endroit qu’ils ont entièrement rénové dans les
années 2000 grâce notamment à un important
travail bénévole.
Une expérience de vie
Ensemble, les membres de la communauté vivent
leur foi, leurs prières et les grandes fêtes chré-
tiennes. Ils partagent leur revenu afin de rompre
le lien entre profession et salaire et se portent les
uns les autres. Afin de pouvoir vivre ensemble de
manière harmonieuse, une charte a été élaborée.
Celle-ci a évolué au fil des ans et a subi de
nombreux changements, symboles de maturité
mais également d’une pointe de désillusion. Une
réadaptation nécessaire, notamment pour favori-
ser l’accueil cher à la communauté qui comptabi-
lise chaque année plus de 10 000 nuitées en
chambres d’hôtes à Montmirail. La plupart sont
en relation avec des séminaires ou des formations,
D O N C A M I L L O
Une spiritualité communautaire
notamment celles de l’Office protestant de la for-
mation. L’endroit est aussi propice aux camps de
catéchumènes. Des entreprises privées organisent
régulièrement des séjours pour leurs collabora-
teurs. Un moyen de partager avec d’autres un bout
de ce chemin communautaire. Les offices de la
semaine qui ont lieu deux à trois fois par jour sont
ouverts à tous. Plusieurs activités sont régulière-
ment organisées comme des contes «au coin du
feu» pour les enfants durant la période de l’Avent.
Une communauté rayonnante
Bien que Montmirail soit aujourd’hui la «maison
mère» de la communauté, plusieurs membres ont
décidé de s’établir dans d’autres endroits. Deux
familles se sont notamment rendues à Berlin pour
redonner un nouveau souffle au Stadtkloster
Segen, situé à quelques rues de l’Alexanderplatz.
Sur place des offices et différentes activités sont
proposées, une forme de décalage dans une ville
en pleine ébullition. Bien que la plupart des per-
sonnes de ce quartier situé dans l’ancienne Berlin
Est ne soient pas forcément tournées vers la spiri-
tualité, la communauté rencontre constamment
des gens en quête d’un sens plus profond à leur
existence.
En 2013, deux familles se sont également
installées à Berne dans les locaux transformés de
la maison mère des Diaconesses. Différents mo-
ments spirituels sont proposés dans un quartier
en plein centre de Berne, dans lequel vivent de
nombreux jeunes ménages.
Info:
www.doncamillo.orgRompre le lien
entre profession
et salaire.
Den Zusammen-
hang zwischen
Lohn und Leistung
aufbrechen.
©Communauté Don Camillo