14
Dossier —– ENSEMBLE 2015/3
bis zu den Entscheiden viel kürzer. Und neu ist in
den Bundeszentren der Rechtsschutz für die Be-
troffenen gewährleistet. Dies war seit langem ein
kirchliches Anliegen. Ich hoffe auch, dass politi-
sche Gemeinden einsehen, dass alle ihren Teil
übernehmen müssen, und sie sich nicht länger
kategorisch gegen Asylunterkünfte wehren. Die
anstehenden Probleme können nur gelöst werden,
wenn alle involvierten Behörden und auch die
Zivilgesellschaft zusammenarbeiten.
Inwiefern bietet die Charta einen Lösungsansatz?
Sie bietet nicht schnelle, direkte Lösungsansät-
ze, dazu ist sie auch nicht gedacht. Sie ist ein the-
oretisches Dokument, das die Diskussion anregt.
Welches ist die Rolle der Reformierten Kirchen
Bern-Jura-Solothurn im Asylwesen und wie sollte sie
sich in Zukunft entwickeln?
Die Reformierten Kirchen Bern-Jura-Solothurn
setzen sich in ganz verschiedenen Gebieten für
Asylsuchende und Migranten ein. Die Fachstelle
Migration und die Kirchliche Kontaktstelle für
Flüchtlingsfragen informieren und unterstützen
die Kirchgemeinden in Fragen rund ums Asylwe-
sen und bei der Begleitung von Asylsuchenden.
Die Landeskirchen finanzieren auch gemeinsam
die Berner Rechtsberatungsstelle für Asylsuchen-
de, die Beratungsstelle für Sans-Papiers, die Kirch-
liche Anlaufstelle Zwangsmassnahmen und
gemeinsam mit dem Kanton die Kirchliche Kon-
taktstelle für Flüchtlingsfragen. Die Reformierten
Kirchen bringen sich aber auch in den politischen
und gesellschaftlichen Diskurs ein, etwa mit den
sieben migrationspolitischen Grundsätzen, mit
Stellungnahmen, aber auch direkt in Gesprächen
mit dem Staat.
F
Pia Grossholz-Fahrni est conseillère
synodale à la tête du département OETN-Migration (œcuménisme, Terre Nouvelle, mi
gration). Entretien sur la récente Charte de
la migration et les défis actuels en matière
d’asile.
Propos recueillis par Adrian Hauser
Madame Grossholz-Fahrni, la «Charte de la mi-
gration» du groupe «KircheNordSüdUntenLinks»
(EgliseNordSudEnBasAGauche) est parue récem-
ment. Pouvez-vous nous dire qui est ce groupe-
ment?
Il s’agit d’un ensemble de personnes qui sont
engagées en Eglise. Beaucoup de théologiennes
et de théologiens figurent parmi les auteurs de ce
document. Ils ont cherché à apporter une ap-
proche d’Eglise en ce qui concerne les questions
de migration, ceci de manière très large.
Comment accueillez-vous les demandes, parfois très
radicales, de ce document?
De manière générale, je me réjouis que des
personnes engagées en Eglise s’intéressent aux
thèmes si importants que sont la migration et
l’asile. Quelques déclarations de base de ce
document se retrouvent également dans les «Sept
principes de politique migratoire», adopté par le
Conseil synodal en 2012 et qui a été remis aux
paroisses. Par exemple: tous les êtres humains sont
égaux devant Dieu et leur dignité doit être proté-
gée. Ou bien: les droits fondamentaux sont les
mêmes pour chaque être humain et il est pri
mordial de faire preuve de solidarité envers les
plus défavorisés. Cette aspiration à une justice
pour tous avait déjà été ancrée en 2003 dans la
«Policy» du Conseil synodal «Pour la mondialisa-
tion de la justice».
Dans sa charte, le groupe demande en particulier le
droit de s’établir librement n’importe où dans le
monde. Un souhait qui est politiquement inappli-
cable. Qu’apporte une telle requête?
Cette demande est une utopie. Actuellement,
j’ai peur qu’elle ne porte préjudice au droit d’asile
dans un contexte politique qui est, à mon avis,
assez tendu. D’un autre côté, les utopies paraissent
toujours a priori inapplicables. Lorsque la liberté
d’établissement en Suisse a été adoptée au 19
e
siècle, sa mise en œuvre semblait impossible aux
yeux de nombreuses personnes. Aujourd’hui, elle
s’est étendue à toute l’Europe. Les utopies sont
aussi là pour nous faire réfléchir, elles nous in-
diquent la direction à prendre.
Quelle est la position des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure sur la liberté d’établissement?
© Heinz Bichsel