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ENSEMBLE 2015/3 —– Dossier
frère grâce au soutien de personnes en Suisse.
Georges arrive finalement à prendre l’avion pour
Bâle.
Vu de la Suisse
Aujourd’hui, les deux frères ne peuvent qu’espérer
un changement rapide dans leur pays. Ils vivent
dans l’angoisse constante que quelque chose ar-
rive à leur famille restée sur place. Antonio se dit
toutefois heureux d’avoir pu favoriser la fuite de
son petit frère. Selon lui, même si le conflit se ter-
mine, la reconstruction ne sera pas facile, avec
toute une génération traumatisée par la guerre.
Les deux frères sont très reconnaissants de l’ac-
cueil de la Suisse et font tout pour s’intégrer. Après
avoir appris l’allemand, Antonio a entrepris une
formation professionnelle. Georges a pu retourner
sur les bancs d’école, il espère devenir informati-
cien. Ils disent également comprendre les craintes
de la population quant aux requérants d’asile:
«Lorsque les Etats-Unis ont attaqué l’Irak, plus d’un
tiers de la population s’est réfugié en Syrie voisine.
Au départ nous avions peur de cet afflux, mais ils
se sont intégrés rapidement et ont aussi participé
à développer le pays», conclut Georges.
D
Antonio und Georges (Decknamen) sind
zwei Brüder, die aus Syrien geflohen
sind, weil sie sich nicht in einen Konflikt hin-
einziehen lassen wollten, mit dem sie letztlich
nichts zu tun hatten. Die beiden haben einen
Asylantrag gestellt und unternehmen alles, um
sich in der Schweiz zu integrieren.
Von Nicolas Meyer
– Als 2011 die Syrienkrise aus-
brach, war Antonio 26 Jahre alt und war gerade im
Militärdienst. Dazu gezwungen, seinen Militär-
dienst von Monat zu Monat zu verlängern, musste
er Waffen zu den verschiedenen Checkpoints in
der Konfliktzone von Harasta transportieren. End-
lich von seinen Dienstpflichten befreit, wurde ihm
mitgeteilt, dass er in ein paar Wochen wieder ein-
rücken müsse. Das Land befand sich damals mitten
im Bürgerkrieg. Der Konflikt, der in Harasta begon-
nen hatte, breitete sich auf die umliegenden sun-
nitisch dominierten Gebiete aus. Weil er sich nicht
am Konflikt beteiligen wollte, in dem er bereits
bittere Erfahrungen gemacht hatte, entschied er
sich dazu, das Land zu verlassen.
Er lernt einen Armeeoffizier kennen, der ihn
an die syrisch-libanesische Grenze bringt. Mit ei-
© UNHCR /Mark Henley