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ENSEMBLE 2016/8 —– Dossier
Les paroisses de Péry, Orvin et Vauffelin
ont choisi de fusionner pour donner naissance
à la paroisse de Rondchâtel qui a vu le jour
en 2009. Une décision mûrement pesée, fruit
de nombreuses réflexions.
Par Nicolas Meyer
C’est dès l’an 2000 que les premières volontés de
collaborations régionales ont vu le jour. Les trois
pasteurs de l’époque ont lancé le processus en sol-
licitant les conseils de paroisses en vue d’une ré-
flexion sur une éventuelle collaboration. Les axes
principaux portaient à l’époque sur le catéchisme
et les activités en commun. Pour avancer dans le
processus, les conseils de paroisses ont créé une
commission interparoissiale Orvin-Vauffelin-Péry
composé d’un à deux délégués de chaque paroisse.
Réflexion de fond
«Nous nous sommes rapidement aperçus que le
processus nécessitait des changements plus pro-
fonds», souligne Dominique Giauque-Gagnebin,
à l’époque pasteure de la paroisse de Péry. Pour
elle et les personnes impliquées, la mise en place
de quelques collaborations ponctuelles n’était pas
suffisante pour faire face à la diminution de
postes. Un consultant extérieur a ensuite rejoint
le processus: «L’avantage de faire appel à une per-
sonne extérieure, c’est qu’elle n’a pas de vache
sacrée», ajoute Dominique Giauque-Gagnebin.
L’idée d’une fusion n’était toutefois pas à l’ordre
du jour au début du processus. Mais, après d’in-
tenses discussions, les trois paroisses ont réalisé
que ce modèle correspondrait au mieux à leurs
besoins. «L’idée était de n’avoir plus qu’une seule
paroisse, notamment pour gagner en souplesse et
ne pas passer tout notre temps en séance», argu-
mente la nouvelle pasteure de Rondchâtel. Pour
elle, la fusion permet notamment de dégager du
temps pour de nouveaux projets et de pouvoir
remplir au mieux la mission de chacun.
Pas si différents
Une fois passé l’aspect émotionnel lié à un proces-
sus de fusion, les choses se sont rapidement mises
en place. Pour Dominique Giauque-Gagnebin,
bien que les paroissiens étaient attachés à «leur»
pasteur, ils ont rapidement compris qu’ils n’avaient
rien perdu. Rapidement, chacun a pu se rendre
compte que les paroisses n’étaient pas si éloignées
les unes des autres: «Finalement chacun se
connaît, entretien des liens ou fait partie de la
même famille», explique la pasteure de Rond
châtel. Toutefois, pour elle, il est primordial de
faire un savant dosage entre les activités: «Il faut
du doigté et de la diplomatie afin que personne
ne se sente lésé.» Pour exemple, chaque paroisse
célèbre encore son propre culte de Noël. Pour
Pâques, un tournus sur plusieurs jours permet à
chaque village de participer à l’une ou l’autre cé-
lébration de la semaine sainte. Plusieurs autres
activités ont lieu alternativement dans un village
ou dans un autre.
A peine le temps de s’habituer
Aujourd’hui, la paroisse de Rondchâtel est un
modèle qui fonctionne. Mais déjà les prémisses
d’une nouvelle diminution des postes pastoraux
posent de nouvelles questions. D’ici 2019, il faudra
compter avec une diminution de quarante pour-
cent. Une nouvelle réflexion a été lancée en faisant
appel au même consultant extérieur qui avait
déjà accompagné le processus de fusion. Alors
que l’on avait réussi à maintenir la plupart des
activités grâce à cette fusion, des choses devront
fatalement être réduites, voire supprimées dans
le futur. Une situation qui ne manque pas de gé-
nérer de nombreuses incertitudes.
J U R A B E R N O I S
Rondchâtel, une fusion réfléchie
© zVg
Eglise de Péry.
Kirche in Péry.