Refuge ecclésiastique: une tâche relevant de l'aide spirituelle et un appel à l'Etat de droit
Point de vue du Conseil synodal (2016)
Les questions relatives à l’asile ecclésiastique doivent être abordées dans le contexte de l’état de droit qui fonde la Suisse aujourd’hui. Les chrétiennes et chrétiens se reconnaissent dans cet état de droit et adhèrent à la construction juridique qui en émane. La protection de la dignité de chacune et chacun en est la finalité. Les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure rappellent que, dans un état de droit moderne, l’asile ecclésiastique comme on le concevait au Moyen-Âge, n’a plus de raison d’être. Les bâtiments d’Eglise ne peuvent pas être des «lieux de non-droit» et l’asile ecclésiastique ne doit pas être compris aujourd’hui comme une «résistance contre l’Etat» mais davantage comme une «résistance dans le cadre de l’état de droit». L’asile ecclésiastique prend la dimension d’un appel qui souligne le caractère forcément imparfait de tout ordre juridique et qui incite aussi à faire évoluer le droit et son application.
La Constitution de l’Eglise nationale réformée-évangélique du canton de Berne proclame «que l’autorité de la Parole de Dieu s’étend à tous les domaines de la vie publique tels que l’Etat, la société, l’économie, la culture». Par conséquent, l’Eglise réformée «combat toute injustice et lutte contre la misère matérielle et morale dans ses causes et ses manifestations». Le Règlement ecclésiastique explicite le rôle de l’Eglise en lien avec l’Etat: «Partenaire de l'Etat et de ses autorités, l’Eglise travaille au bien-être des individus et de la société. Elle soutient l'Etat dans sa tâche de veiller au droit et à la paix et elle lui rappelle les limites qui lui sont tracées, comme à toute institution humaine, par la volonté divine et par le respect de la loyauté envers la Parole de Dieu.»
En accueillant des personnes à la recherche de protection dans les locaux ecclésiastiques, dans une situation donnée, l’Eglise invite les Pouvoirs publics à revoir leur décision. L’asile ecclésiastique est l’ultime recours. Il doit rester l’exception et son impact ne doit pas s’en trouver compromis par une utilisation à la légère.
En offrant l’asile ecclésiastique, la paroisse endosse une lourde responsabilité à l’égard de la personne en recherche de protection d’une part, et des membres de la paroisse d’autre part. Une planification et une préparation soigneuses sont importantes. Il convient d’associer des juristes pour évaluer au préalable si les conditions nécessaires sont réunies. Pendant toute la durée de l’asile, la paroisse veille à la transparence et à la qualité de l’information entre l’ensemble des parties impliquées et au dialogue avec les Pouvoirs publics.
Dans l’ancien comme dans le nouveau Testament, la protection de tout être humain vulnérable revêt une priorité absolue. Lorsque l’Eglise constate que des personnes sont menacées dans leur intégrité physique et morale et que l’ensemble des moyens légaux ont été épuisés, le recours à l’asile ecclésiastique peut être d’un point de vue théologique non seulement légitime mais être aussi un impératif.
Répondant pour le Conseil synodal: Ueli Burkhalter
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Principes régissant l‘asile ecclésiastique
Mémento «asile ecclésiastique»
Autres liens
Refbejuso
EERS : l’Eglise, lieu de refuge (PDF)
Charte sur la migration, Rencontre nationale sur l’asile ecclésiastique (en allemand seulement):
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