Quelques mots en chemin
« Tout abandon n’est pas une perte. » Goethe, Les années d’apprentissage de Wilhelm Meister, VII, 3, trad. J. Porchat
Nous allons bientôt entrer dans le temps de Carême, mais ne nous trouvons-nous pas déjà depuis un bon moment en plein jeûne? Je ne pense pas au jeûne de nourriture ou de boisson, ni d’autres biens matériels dont une privation temporaire voulue n’a pas de véritable inconvénient. Non, ce qui m’inquiète, c’est que nous soyons forcés de renoncer à voir les êtres chers, à rencontrer nos familles, nos amis, nos connaissances, nos collègues. Je pense en particulier aux personnes qui vivent seules et n’ont presque aucune possibilité d’échapper à l’isolement.
J’ai regardé dans le dictionnaire sous renoncer et j’ai lu qu’il était question d’abandon et de sacrifice, d’abdication et de résignation, mais aussi de libération et de dépouillement.
Si Goethe estime que l’abandon n’est pas uniquement une perte, que peut-il y avoir à gagner ? Personnellement, je gagne à distinguer ce qui est vraiment important pour moi de ce à quoi je peux renoncer ; je gagne aussi à accueillir comme un don ce qui me semble de l’ordre de l’évidence, et à ne pas me figer dans la résignation. Il s’agit de trouver des échappatoires et des solutions créatives.
Je vous souhaite confiance et succès si, comme moi, vous êtes traversés par ces réflexions!
Claudia Hubacher