Au Lycée, l’école fondée par Aristote à Athènes dans l’Antiquité, le maître et les élèves philosophaient en marchant. Socrate, lui aussi, a mené ses dialogues à l’extérieur et souvent en marchant. Aujourd’hui, il existe même une méthode d’enseignement scolaire qui utilise la déambulation et défend le lien entre marche et pensée. De telles modalités d’apprentissage s’adressent spécialement aux enfants qui ont un besoin accru de mouvement et pour qui il est difficile de rester assis sans bouger.

D’ailleurs, à titre personnel, j’ai déjà souvent constaté que mes meilleures idées me viennent pendant un jogging, une randonnée ou une promenade, et que c’est aussi à ces occasions-là que mon mari et moi avons nos discussions les plus fructueuses ou que je reconsidère une question que je croyais avoir résolue ce qui me permet d’adapter et d’améliorer ma réponse. À quoi cela tient-il ? Cela est-il lié à la station debout – fini l’obligation de rester derrière son bureau à se fatiguer l’esprit sur un problème –, à l’air revigorant de la nature, ou simplement au mouvement qui engage le corps tout entier, donc aussi notre cerveau qui se met à tourner ? À mon avis, c’est un peu de tout cela en même temps. On pense mieux en marchant. La recherche sur le cerveau l’a démontré depuis longtemps.

Nietzsche a sûrement appris de ses nombreuses promenades à Sils Maria cette sage vérité selon laquelle seules les pensées nées de la marche ont de la valeur. Pourquoi n’essayeriez-vous pas d’adopter cette méthode orientée solution en remplaçant votre prochaine réunion par une réunion en marchant ? Vous pourriez avoir des surprises…

Annette Geissbühler