Pour le théologien Dietrich Bonhoeffer, Pâques est la «fête de l’espérance» parexcellence. Par là, il veut signifier que Pâques nous ouvre une espérance sur la vieéternelle parce que Jésus a vaincu la mort.

Cependant, il n’y a pas de témoins directs de la résurrection. L’événement fondateurde l’être-chrétien reste donc toujours purement une affaire de foi. Si l’agonie et lamort de Jésus ont constitué un événement public, un atroce spectacle montré aumonde entier, la résurrection en est le parfait contraire.

Sous cet angle, les nombreux cultes virtuels de ces derniers temps sontcomparables à l’événement de la résurrection, mais il manque la contemporanéité dela communauté célébrante et l’expérience se teinte d’un sentiment douloureux, Pâques étant un événement à forte teneur communicationnelle. En effet, ce sont belet bien les rencontres du Ressuscité avec des hommes et des femmes qui parlent del’événement pascal, ainsi que les récits particulièrement vivants de celles et ceux quiont vécu cette expérience particulière. Face à la tendance à l’individualisme et àl’isolement, il apparaît donc clairement qu’il nous faut de l’être-ensemble, justementaussi dans la foi.

De ce point de vue, j’ai le sentiment que le temps qui conduit de Pâques à laPentecôte est très propice à méditer à nouveau sur notre propre vie et sur Dieu.Car la promesse de Jésus résonne: «Et sachez-le: je vais être avec vous tous lesjours, jusqu’à la fin du monde.»


Roland Stach