Nous avons fêté la Pentecôte. Cette fête rappelle l’effusion de l’Esprit Saint et l’heure de naissance de l’Eglise. Les disciples s’étaient retirés anxieusement, se cachant aux yeux du monde. Ils étaient dans l’insécurité et ignoraient de quoi serait faite la suite. C’est alors que l’Esprit de Dieu vient sur eux; ils retrouvent des forces, sortent et annoncent avec courage et ferveur les grandes œuvres de Dieu à la foule qui s’est rassemblée du monde entier à Jérusalem, comme le rapportent les Actes des Apôtres.  

L’apôtre Paul aussi parle de l’Esprit de Dieu. Dans l’Esprit, c’est Dieu qui est mystérieusement présent. Dans l’Esprit, nous ressentons la présence de Dieu, qui est là pour nous et pour toute sa Création. Et si nous disons oui à Dieu, promet le texte, alors nous sommes libres! Oui, «là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté» est une parole de grand réconfort, une merveilleuse promesse.  

Tout le monde fait l’expérience intime de la grande servitude intérieure et extérieure. La libération des contraintes, de la peur et de la culpabilité, c’est-à-dire la libération qui permet d’oser vivre, constitue l’un des axes majeurs du message biblique, dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. De la liberté du chrétien, qui est le titre de l’un des principaux ouvrages du réformateur Martin Luther, ne tombe pas de nulle part.  

Cette parole, «là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté», nous rend libres de vivre. Être libre ne signifie pas agir à sa guise, ni être dans l’unique revendication des libertés individuelles. Pour moi, cela signifie que je me considère personnellement comme libéré et que, reconnaissant et fort de cette liberté, je suis témoin de cette grande liberté à travers mes paroles et mes actes dans le monde et pour le monde.
Ueli Burkhalter