Sur mon trajet du Parc aux ours à la Maison de l’Église, je passe devant un grand tableau noir accroché à la façade d’une maison, sur lequel est inscrite une citation plus ou moins connue qui change de temps en temps. L’une de ces citations, attribuée au physicien Albert Einstein (1879-1955), reste gravée dans mon esprit : « Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l'a engendré. »

Lorsqu’il a formulé ce principe, Albert Einstein faisait surtout allusion à des problèmes scientifiques complexes ; ses théories, comme celle de la relativité, reposent sur la capacité à repenser une situation, à considérer les problèmes sous un autre angle pour s’orienter vers une solution. Cependant, sa citation est aussi applicable à des problèmes contemporains et à la manière de les résoudre. Pourquoi une telle lenteur face au changement climatique ? Pourquoi des guerres sans fin ?

Que se passerait-il si, pour une fois, nous cherchions des solutions aux problèmes en changeant radicalement de perspective ? Si les dirigeants de ce monde ne recherchaient que le bonheur, la santé et le bien-être de leur peuple, au lieu d’avoir soif de pouvoir et d’argent ? C’est-à-dire si nous allions dans le sens des paroles du prophète Michée : « De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, de leurs lances des serpes : une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, et on n’apprendra plus la guerre. Chacun d’eux habitera sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne pour les troubler. » (Mi 4,3-4)

Qu’adviendrait-il si nous regardions l’état de la Création uniquement avec les yeux de notre descendance et si nous faisions tout notre possible pour préserver la planète, maintenir la biodiversité, rétablir les océans et assurer la qualité de l’air que respireront nos enfants ?

Des idées qui ont peut-être été innovantes dans le passé ou qui sont apparues comme la seule option pour résoudre un problème, ne sont pas des idées d’avenir. Nous devons apprendre à penser autrement.

Annette Geissbühler